'' Courses
pour la vie ''
On
était des millier voir des millions
Se
bousculant pour arriver le premier
Passant
les uns devant les autres trublions
C’était
la cavalcade, la montée sans escaliers
On
était tous un peu étourdis par notre éjection
Si
forte, intense, soudaine, remplie de désir
Aucun
de nous ne pensait que c'était une éjaculation
Que
de nous un seul survivrait pour apporter le joie et le plaisir
Quand
je pense à cette course folle comme une ruée
Une
flèche partie pour remporter le Graal
Celui
de déclencher une possible maternité
Je me
demande pourquoi moi, qui cours si mal
Je
pense de plus en plus à cette course de la vie
Comment
j'ai pu finir par être le premier ce jour là
Sortant
du sexe de mon père qui avait très envie
Que
ma mère porte l'enfant, qu'elle ne voulait pas
C'est à rire et pleurer
que d'y penser ainsi
Gagner dans ces moments si
intenses et forts à la fois
Pour finir par avoir un
avenir déchiré à l'infini
Avec toujours ces mêmes
question qui reviennent : pourquoi ?
En tous les cas ce jour là
je m'accrochais déterminé
Dans les jours et les mois
qui suivirent je tenais ferme
Malgré toutes les ruses
que ma mère inventait pour m'évacué
De chutes d'escaliers, de
ports de charges, etc, je suis arrivé à terme
J'ai tenu jusqu'à ce
premier juillet de l'année mille neuf cent soixante trois
Ma mère n'était déjà
pas trop bien, la chimie en elle faisait les siennes
C'est pourquoi depuis leur
rencontre il prenait soin d'elle et ainsi de moi
Jusqu’à ce jour veille
de mes deux ans où une balle traversa son oreille de la persienne
Cette balle qui a tué mon
père raisonne encore
Elle c'est répercutée
dans la vie de ma mère et moi
Cet événement tragique a
dévasté chacune de mes aurores
Je n'ai jamais pu me
trouver et avoir un vrai chez moi
Ma mère m'a entraîné
dans ses erreurs et instabilités
Se remariant avec une bête
qui ne devint jamais un prince
Mais le bourreau de ma
vie, enfance, adolescence, vie abusée
A détruire tout mon
corps, tant de possibilités, tel un vieux volet qui grince
J'ai connu mille et une
épreuves où j'ai pensé ne pas tenir
Seul face à ce monde et
entourage réduit à néant
Traversant tant de
trahisons de mon sang, que j'ai voulu en mourir
Même si à ce jour je
suis presque rien, grâce à Dieu je suis vivant
Ma mère s'en est allée
sans rien me dire, sans un pardon
Elle a rejoint celui qui a
fait que je suis arrivé un jour premier
Mais cette course pour
vivre tous cela n'était pas un don
Ma vie désormais est pour
la défense de tous ceux qui ont étaient abusés
Ce que je suis aujourd'hui
c'est le bon De-La-Fontaine
'' rien ne sert de courir,
je rajoute ni d'arriver à point ''
Car si notre vie est
écrite bien ou mal, elle ne doit pas être vaine
La mienne m'a conduite à
vivre le pire, pour que des autres je prenne soin.
Écrit et commencé le
mercredi 27 mars 2019 à 16h40, bibliothèque de Lagny-sur-Marne,
terminé ce même jour à 17h20, bibliothèque, par Hugo Gall, pseudo
de T.G
Au nom de tous mes frères
et sœurs de ces mêmes abus, et de ce qui en découle, ainsi que de
tous les survivants.